Commentaires critiques
« Van Craenenbroeck crée un univers surprenant et totalement à lui, inconsciemment inspiré par d’anciennes cultures qui le fascinent et auxquelles il peut intégrer un message actuel. Pour Van Craenenbroeck, la notion de temps est illusoire, un anachronisme qui n’a de cesse de se répéter. Pour clarifier cette position, il conçoit un « nouveau peuple » bizarre, en fait ses « voyageurs du temps » grâce à qui il donne vie de manière sublime aux maillons qui relient le passé, le présent et le futur ». (Rob Goswin) « Les sculptures de Van Craenenbroeck témoignent aussi d’une expertise. Il y a leur dynamisme, le jeu des lignes capricieuses et plus précises avec des surfaces capricieuses et plus précises, de textures et nuances subtiles de couleurs, le miracle de ces fours à gaz obstinés dans lesquels il met littéralement ses créations sur le gril, il y a leur belle musculature lorsqu’ils se mettent à nu. Mais ce qui les anime vraiment reste à découvrir. Ils continuent à intriguer. » (Johan Debruyne) Les sculptures se caractérisent par la force, le dynamisme, le mystique, voire même l’intemporalité, une expression figée. Chaque œuvre est une lutte contre la force de gravité. Il s’agit de personnages aristocratiques rigides, de prophètes impitoyables, de meneurs, parfois bestiaux, agressifs, insidieux. Mais aussi dignes.
Curriculum artistique professionnel
Début des années ‘70.
Peintures à caractère surréaliste.
Période 1975 – 1980
Transition vers une œuvre spatiale ; une ‘odyssée’ à travers divers matériaux (bois, pierre, métal, verre, argile, débris,… tailler, façonner, couler, souder,… figuratif et abstrait). De plus en plus, Patrick Van Craenenbroeck s’éprend de la matière ‘argile’.Les premières sculptures en céramique naissent, toujours avec un rayonnement surréaliste. Suit alors une période d’expérimentation avec des types d’argile, de vernis, d’oxydes et autres matériaux et produits chimiques influents.
Période 1980 – 1987
Le caractère surréaliste disparaît pour laisser place à un seul personnage au rayonnement spécifique : contracté, rapiécé, tendu, tourmenté, déchiré.Pour ses œuvres, Patrick Van Craenenbroeck utilise essentiellement l’argile rouge avec un vernis blanc. Ce n’est pas la couleur qui est importante, mais bien la forme, la texture et l’expression.Ces œuvres ont déjà inspiré Charles Ducal dans ses poésies.A la fin de la période, l’artiste part dans une quête expérimentale pour le traitement de l’argile avec d’autres matériaux : bois, métal, verre, sable,… Il en résulte enfin la’Sculpture vivante’, une œuvre en céramique dans la nature, autour d’un arbre vivant ; une lutte (ou dialogue ?) entre la création humaine et la nature, et dont l’évolution ultérieure et le résultat finale sont imprévisibles.
Période 1987 – 1990
La construction de son propre four à gaz entraîne une véritable révolution : retour à la force originelle de la matière. Feu, fumée et types d’argile jouent leur propre rôle. Le vernis disparaît.Les personnages ne sont plus ‘déchirés’. Les êtres tourmentés font place à des personnages aristocratiques (mythologiques) sévères, avec une âme. Ces premiers personnages ne sont pas si spatiaux, mais plutôt plans.
Période 1990 – 1994
Les sculptures redeviennent à nouveau plus spatiales ; chaque œuvre est une lutte contre la gravité ; nous voyons un dynamisme énorme et ressentons à chaque sculpture une puissance recroquevillée, contenue.Les individus deviennent bestiaux, agressifs, insidieux, dangereux : « l’être humain, aussi civilisé soit-il, reste un animal. S’il retire son masque, sa ‘bestialité’ refait surface. Il piétine alors toutes les valeurs humaines et enjambe les cadavres pour atteindre son but. »Des œuvres monumentales et grandeur nature prennent corps.La présence du feu et de la fumée est de plus en plus perceptible dans chaque œuvre ; on sent véritablement la terre brûlée.
Période 1994 – 1996
La puissance expressive et le mouvement restent, mais une dualité naît au sein de son œuvre : d’une part apparaît le mystique par le biais du personnage voilé, à qui l’on impose en fait le silence ou qui est bâillonné et d’autre part, nous voyons un personnage qui hurle et qui annonce le cri originel.L’individu adhère à un groupe ; les personnages deviennent des ‘leaders’ (la sculpture « Lui… et ses disciples » est une allusion au fait de suivre aveuglément une idéologie, une religion).
Période 1996 – 1998
Plusieurs artistes sont inspirés par la puissance expressive des sculptures de Patrick Van Craenenbroeck et rendent leurs impressions au travers de leur propre médium. Il s’agit d’une fécondation artistique croisée qui débouche sur un projet multimédia « Une fêlure dans le temps ».*Le personnage féminin fait son apparition.
Période 1998 – 2000
Le projet alternatif « Accouplement » (une collaboration artistique avec un artiste handicapé mental) se développe pour donner un résultat étonnant.C’est aussi la période des bronzes monumentaux dans des lieux publics. Des expositions suivront à Amsterdam, Paris et Arnhem.
Période 2001 – 2004
Une période relativement courte de repos productif. De nouvelles émotions commencent à naître. Beaucoup de dessins et d’esquisses. Un nouveau peuple apparaît : brûlé par le feu, davantage de sobriété dans les tenues. On remarque une dualité entre tension et détente grâce à laquelle les sculptures donnent une impression plus méditative mais en fait, l’énergie interne s’exprime avec encore plus de force.Qui sont-ils ? Nous ne les connaissons pas, mais ils nous semblent familiers.
Période 2005 – 2010
Une confrontation avec le temps, l’espace et l’histoire devient un défi et prend progressivement forme au sein d’un projet futur dans les ruines de l’Abbaye d’Affligem. L’œuvre est mûre pour se concentrer dans une monographie.Plusieurs expositions individuelles organisées sur différents sites historiques.
Project
Sculpture vivante » : une sculpture en céramique dans la nature, autour d’un arbre toujours en croissance, avec une modification de forme imprévisible dans le futur – 1987. Traces de la terre » : sculptures avec poésie, musique, et projection de dias (un projet total pendant le festival annuel de poésie de Beauvoorde). Une fêlure dans le temps » : un projet multimédia avec poésie, musique, chorégraphie, photographie et déclamation ; basé sur l’expression des sculptures – 1997 – réalisation live avec enregistrement CDAccouplements » : une rencontre entre des artistes sculpteurs professionnels et des gens avec un handicap mental doués pour la sculpture.Collaboration avec « De Brakke Grond » à AmsterdamCollaborateur au projet « Art et Handicap »Portail artistique » : un projet artistique à Menin en association avec des teen-agers, des artistes du graffiti et des personnes avec un handicap mental. (2001). Fast foot » : un projet artistique avec des jeunes de 8 à 22 ans sur le thème ‘La Tanzanie et notre monde’, en collaboration avec « Les îles de paix » et cc « De Ploter » (2003).
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